Définition
L’aromathérapie est une branche de la phytothérapie qui utilise les huiles essentielles officinales. Il est important de dissocier, d’une façon très claire, la phytothérapie de l’aromathérapie ; cette dernière fait appel à des huiles essentielles qui sont des mélanges complexes concentrés dont l’usage nécessite précaution et rigueur. Les huiles essentielles sont considérées comme des « préparations » à base de plantes (Article R5121 du CSP).
Les HE, utilisées en aromathérapie, malgré leur fort potentiel thérapeutique et leur toxicité, font l’objet d’une réglementation imprécise et n’ont pas le statut de médicament et donc n’ont pas d’AMM.
Les HE pures et leurs mélanges relèvent ainsi :
- Soit d’un statut de compléments alimentaires ;
- Soit d’un statut de produit cosmétologique ;
- Voir même d’un statut de dispositif médical.
Certaines HE relèvent d’un statut de produits chimiques/parfum d’ambiance. Selon leur statut, les HE dépendent à chaque fois d’une réglementation spécifique qui, de plus, n’est pas toujours respectée.
Les H.E. présentent des actions dans des domaines variés mais les expérimentations in vitro ou in vivo sont très difficiles à interpréter et à mener à cause de la multiplicité et de la fragilité de leurs constituants. D’où l’impérieuse nécessité de n’utiliser que des H.E. de qualité pharmaceutique dont on connaît la composition qualitative et quantitative.
L’utilisation rationnelle des H.E. en thérapeutique passe donc par une standardisation indispensable pour établir des normes nationales et internationales auxquelles devront répondre toutes les H.E. commerciales. Ces normes décrivent avec précision les caractéristiques physico-chimiques et chromatographiques que doit avoir une H.E. de qualité reconnue, une constance de composition chimique entraînant une constance d’effets thérapeutiques.
Certaines huiles essentielles, en raison de leur toxicité, font partie du Monopole pharmaceutique. Elles ne peuvent être délivrées qu’en Pharmacie.
Huile essentielles réservées à la vente en pharmacie
Liste des huiles essentielles dont la vente au public est réservée aux pharmaciens :
- Armoise arborescente (Artemisia arborescens L.)
- Armoise blanche (Artemisia herba alba Asso)
- Armoise commune (Artemisia vulgaris L.)
- Chénopode vermifuge (Chenopodium ambrosioides L. et Chenopodium anthelminticum L.)
- Grande absinthe (Artemisia absinthium L.)
- Hysope (Hyssopus officinalis L.)
- Moutarde jonciforme (Brassica juncea [L.] Czernj. et Cosson)
- Petite absinthe (Artemisia pontica L.)
- Rue (Ruta graveolens L.)
- Sabine (Juniperus sabina L.)
- Sassafras (Sassafras albidum [Nutt.] Nees)
- Sauge officinale (Salvia officinalis L.)
- Tanaisie (Tanacetum vulgare L.)
- Thuya (Thuya plicata Donn ex D. Don.)
- Thuya du Canada ou cèdre blanc (Thuya occidentalis L.) et cèdre de Corée (Thuya koreaenensis Nakai) dits « cèdre feuille »
Ces quinze huiles essentielles sont identifiées comme ayant un rapport bénéfice/risque négatif en raison de leurs propriétés neurotoxique (absinthe, thuya, sauge officinale), irritante (sabine, moutarde), phototoxique (rue) ou cancérigène (sassafras).
Propriétés des huiles essentielles
Les H.E. présentent des actions très variées, mais on peut cependant trouver une certaine constance dans l’action antiseptique, bactériostatique, qui se retrouve à des degrés différents, chez de nombreuses H.E. Certaines huiles essentielles nécessitent des règles précises d’utilisation. Il est donc conseillé au pharmacien voulant s’intéresser à l’aromathérapie de compléter sa formation et d’acquérir une réelle compétence dans un domaine où les utilisateurs potentiels sont souvent mal informés.
Actuellement, les dilutions et les mélanges d’HE ne figurent pas au Formulaire national ni à la Pharmacopée >>> Interdiction au pharmacien et au préparateur d’effectuer ces opérations, en dehors d’une préparation magistrale.
Cependant, trois notes techniques Pro Pharmacopea (N° 1281, 1282, 1283) portant sur des monographies de préparations officinales à base d’huiles essentielles sont à l’étude.
Ces notes portent sur des mélanges d’huiles essentielles destinés à la voie orale (note N° 1281), sur des mélanges d’huiles essentielles destinés à une application cutanée (note N° 1282) et sur des mélanges d’huiles essentielles destinés à l’inhalation (note N° 1283). Il est prévu dans ces textes que les mélanges ne comporteront au maximum que trois huiles essentielles.
Quelques contre-indications et recommandations sur l’emploi des huiles essentielles en aromathérapie :
- Chez les nourrissons CI <3 ans – Toutes voies d’administration confondues
- Éviter chez l’enfant de moins de 7 ans
- En inhalation (risque de broncho-spasme) CI <12 ans
- CI quel que soit l’âge si antécédent de convulsion et épilepsie
- Levomenthol et camphre quel que soit la voie d’administration
- CI <3 ans (normes spécifiques pour les produits cosmétiques)
- Ne pas utiliser chez la femme enceinte (formellement 1er trimestre – déconseillé ensuite)
- Ne pas utiliser chez la femme allaitante
- Nécessité de faire un test de tolérance avant la première délivrance.
Les huiles essentielles ne doivent pas être utilisées de façon prolongée (au-delà de quelques jours) sans avis médical
Si aucune amélioration n’est observée après quelques jours d’utilisation, il convient de consulter un médecin.