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Les missions de premier ordre

Mise à jour : décembre 2023

Le pharmacien contribue aux soins de premiers recours, tels que définis dans le code de la santé publique (L. 1411-11) :

  • La prévention, le dépistage, le diagnostic, le traitement et le suivi des patients ;
  • La dispensation et l’administration des médicaments, produits et dispositifs médicaux, ainsi que le conseil pharmaceutique ;
  • L’orientation dans le système de soins et le secteur médico-social ;
  • L’éducation à la santé.

Les soins de premiers recours

Suite à la publication de l’arrêté du 1ᵉʳ août 2016 déterminant la liste des tests qui ne constituent pas un examen de biologie médicale, et la mise à jour par l’arrêté du 13 juillet 2023, les pharmaciens d’officine sont autorisés à réaliser, dans un espace de confidentialité, quatre tests de dépistage :

  • Test de dépistage de la grippe ;
  • Test de dépistage du diabète, lors des campagnes de dépistage ;
  • Test rapide d’orientation diagnostique des angines streptococciques (TROD) ;
  • Test urinaire de recherche a minima de nitriturie et de leucocyturie.

NB : les TROD et les tests antigéniques pour détecter le coronavirus ont été déployés en officine de façon exceptionnelle pour appuyer les laboratoires d’analyses de biologie médicale.

Détection du streptocoque du groupe A

Courant 2019, le Ministère de la santé a réuni les acteurs de la profession afin de mettre en œuvre la généralisation et le remboursement des TROD angine à l’officine pour la maîtrise de l’antibiorésistance. En effet, rappelons que dans 70 à 90% des cas, les angines sont d’origine virale chez l’adulte et ne nécessitent donc aucune antibiothérapie. 

Depuis le 1er janvier 2020, le pharmacien renforce son implication dans la lutte contre l’antibiorésistance. En effet, pour éviter la dispensation d’un antibiotique dans le cas d’une angine virale, il est en mesure de réaliser un test rapide d’orientation diagnostique (TROD) oropharyngé à streptocoque du groupe A. 

La réalisation de ce test peut se faire dans deux situations :

  • Sur proposition du pharmacien après évaluation des critères cliniques et détermination d’un score de Mac Isaac supérieur ou égal à 2.
  • Sur prescription d’un médecin, à l’issue d’une consultation médicale (dispensation conditionnelle).

Dans le premier cas, un patient (sans critères d’exclusion ni de signe de gravité) se présente à l’officine avec des symptômes évoquant une angine. Moyennant une anamnèse du patient, le pharmacien calcule le score de Mac Isaac. Ce n’est qu’avec un score supérieur ou égal à 2 qu’il pourra entreprendre la réalisation d’un TROD à streptocoque du groupe A. Si ce dernier est positif, alors le pharmacien devra inciter le patient à consulter son médecin.

Dans le second cas, le TROD est réalisé à l’issue d’une consultation médicale, et sa positivité conditionne la délivrance de l’antibiotique prescrit par le médecin.

Seuls les pharmaciens formés à la réalisation d’un test rapide oro-pharyngé d’orientation diagnostique des angines à streptocoque du groupe A peuvent procéder au prélèvement. Il faut par ailleurs veiller au respect du cahier des charges en termes de locaux et de matériel (Arrêté du 29 juin 2021). A l’issue de l’obtention du résultat, le pharmacien doit remettre au patient une fiche de traçabilité qui accompagne le résultat.

Des documents professionnels sur les TROD angine à l’officine élaborés par des groupes de travail pilotés par la DGS sont disponibles depuis février 2020 sur le site du CESPHARM.

Détection de la COVID-19

Un arrêté prescrivant les mesures durant l’État d’urgence sanitaire a autorisé les équipes officinales à participer au dépistage de la population à l’aide de tests de dépistage. Il faut tout d’abord dissocier trois types de tests : 

  • Le TROD sérologie sur sang capillaire ;
  • Le TROD antigénique sur prélèvement naso-pharyngé ;
  • Le TROD antigénique sur prélèvement nasal.

Le pharmacien se doit d’utiliser un test de dépistage COVID-19 homologué par le Ministère de la Santé. Les prélèvements peuvent être réalisés par des pharmaciens, mais également par des préparateurs ou des étudiants en pharmacie ayant validé leur première année et ayant suivi une formation adaptée, sous la responsabilité du pharmacien. En revanche, l’analyse du test et la remise des résultats ne peuvent être réalisées que par un pharmacien.

Nous vous invitons à vous rapprocher des sources suivantes pour davantage d’informations :

La coopération entre professionnels de santé

La coopération entre professionnels de santé est centrale et essentielle, car toute activité du pharmacien au service du patient ou de la santé publique n’a de sens que si elle est reliée à un principe général qui pourrait s’énoncer ainsi : « travailler ensemble au service du patient ».

À cette fin, le pharmacien dispose de plusieurs outils.

En tout premier lieu, le dossier pharmaceutique (DP), qui est un parfait outil de coopération, de sécurisation, et de coordination entre les professionnels de santé. En effet, sur ce document électronique figure l’historique médicamenteux quadrimensuel, ce qui en fait un instrument de lutte contre l’iatrogénie. Ce qui en fait un instrument de lutte contre la iatrogénie et sécurise la dispensation des médicaments, à la fois en ville comme à l’hôpital. Y figure aussi l’historique vaccinal, qui reste visible 21 ans, et qui rend le DP indispensable à la prévention de grandes maladies infectieuses et tend à améliorer la couverture vaccinale. La loi d’accélération et de simplification de l’action publique prévoit l’ouverture automatique du dossier pharmaceutique en 2023 (Ministère de l’intérieur).

Le DP est désormais intégré dans “Mon espace santé“. Véritable carnet de santé numérique, il permet aux professionnels de santé, mais également au patient lui-même, d’alimenter le dossier d’un individu. Il s’agit de l’évolution et de la transformation du dossier médical partagé (DMP),lancé à l’automne 2018. Disponible pour tout citoyen français, Mon espace santé permettra, en plus des outils du DMP améliorés, l’accès à une messagerie sécurisée, à un agenda de santé, au catalogue de services numériques de santé, etc. Le patient sera maître de ses informations médicales, et pourra octroyer un droit d’accès plus ou moins restreint selon le professionnel de santé considéré. A terme, figureront sur cet espace numérique les ordonnances, analyses biologiques, compte-rendus médicaux, vaccinations, etc. 

Afin de préserver ce secret professionnel et favoriser les échanges entre professionnels de santé, le pharmacien s’assure d’utiliser pour ces échanges, une messagerie sécurisée de santé qui permet des échanges d’informations protégés avec l’accord du patient (par exemple Mailiz®, proposée par les Ordres professionnels ou MonSisra). 

Ces messageries sécurisées sont par exemple obligatoires dans le cadre de l’exercice pluriprofessionnel qui se développe de plus en plus en équipes de soins primaires (ESP) , en maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) , voire en communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).Le pharmacien a en effet toute sa place dans les communautés professionnelles territoriales de soins – CPTS – ou les Equipes de Soins Primaires – ESP – qui travaillent sous l’égide et le financement de l’Agence régionale de santé et participent de manière coordonnée à toutes les missions précédemment définies à travers la rédaction d’un projet de santé élaboré pour un territoire donné ou pour une patientèle donnée. L’objectif est bel et bien de décloisonner les différents professionnels de santé pour permettre une prise en charge la plus globale du patient et ainsi faciliter son parcours de soins. Cette thématique a fait l’objet d’un cahier de l’Ordre qui dresse le constat de la coopération interprofessionnelle.

La permanence des soins 

Une des missions de cet exercice pluriprofessionnel est de rendre possible la permanence des soins. Toute personne doit pouvoir, à tout moment, bénéficier des soins de professionnels de santé organisés pour assurer la permanence de ces soins. Dans ce cadre, le pharmacien d’officine participe en particulier au service de garde. En outre, sa répartition démo-géographique exemplaire, ses compétences en conseils en santé et sa disponibilité en libre-accès sont un garant de cette permanence des soins.

Le service d’urgence est organisé pour répondre aux demandes urgentes en dehors des heures d’ouverture généralement pratiquées par ces officines (ex: nuits en semaine ou dimanche et jours fériés en journée).

Ces services peuvent s’effectuer à volets ouverts ou fermés (choix du titulaire) ou sous forme d’astreintes.

L’organisation des services de garde et d’urgence est régie par les organisations départementales représentatives de la profession ou par le DG de l’ARS dont l’intervention est prévue dans les trois cas suivants :

  • Absence d’accord des organisations représentatives ;
  • Désaccord d’un pharmacien titulaire concerné par les services de garde et d’urgence ;
  • Ou si l’organisation retenue ne permet pas de satisfaire les besoins de santé publique. 

Toutes les officines ont obligation de participer aux services de garde et d’urgence. Ce service étant organisé pour répondre aux besoins et aux demandes urgentes en dehors des jours et heures d’ouvertures généralement pratiqués par les officines, les pharmaciens ne peuvent pas refuser ou s’abstenir de participer à ce service, sauf décision contraire prise par arrêté préfectoral. 

Le pharmacien d’officine doit veiller à porter à la connaissance du public, par voie d’affichage, soit les noms et adresses de ses proches confrères en mesure de procurer aux malades les médicaments et secours dont ils pourraient avoir besoin, soit ceux des autorités publiques habilitées à communiquer ces renseignements. 

Consulter : Rémunération des gardes

Actions de veille et de protection sanitaire

Le pharmacien doit aussi concourir de manière plus exceptionnelle aux actions de veille et de protection sanitaire. Dans ce cadre, il participe à des actions de protection collective de la population dans le cadre d’épidémies, d’accidents chimiques ou nucléaires de manière coordonnée avec les autorités compétentes.

Le pharmacien est tenu de déclarer les potentiels effets indésirables liés à des médicaments (pharmacovigilance, pharmacodépendance), des dispositifs médicaux (matériovigilance) ou d’autres produits de santé (cosmétovigilance, nutrivigilance). Ceci constitue une obligation légale.

Le pharmacien se doit de rédiger des fiches d’intervention pharmaceutique dès lors qu’il identifie un problème au moment de l’analyse pharmaceutique des prescriptions du patient. Ces fiches permettent une traçabilité des interventions réalisées par le pharmacien. 

Délivrance des masques durant la pandémie de COVID-19

Le circuit d’approvisionnement en masque ayant retrouvé une situation normale, il appartient aux officines de s’approvisionner pour fournir : 

  • Les patients fragiles
  • Les patients atteints de la COVID-19 ;
  • Les patients cas-contact ;
  • Les accueillants familiaux et les aides à domicile.

Ces mesures dérogatoires subsistent mais pourraient être amenées à évoluer prochainement.Un tableau récapitulatif des mesures dérogatoires actuellement en vigueur est disponible sur le site de l’Ordre.